Reportage n°19 -Pêche de la Truite – Nord-Cotentin (50) 

Cette fois, nous vous emmenons dans le département de la Manche, à la découverte du Nord-Cotentin sur l’AAPPMA de la Truite Cherbourgeoise.

Cette association qui compte 800 pêcheurs, adhérente à l’EHGO, s’étend sur les petits fleuves côtiers suivants : Divette, Dielette, Trottebec, Douve amont, Saire amont. Toutes classées en première catégorie, ces rivières offrent des profils bien différents à deux pas des magnifiques côtes rocheuses Normandes.

Station 1 : La Divette – Sideville (50)

Nous commençons par la Divette sur la commune de Sideville au niveau du pont de la RD152 sur la route de Pont Roger. La pêche est ici possible en amont et en aval de la route. Tandis que Benjamin pêche la partie aval au toc, en compagnie de Manu, nous prenons l’option ultra-léger à remonter le courant. Dans cet univers bocager, les prairies humides ont la spécificité d’être couvertes d’Iris.

La rivière large de 4 à 6m sur cette partie offre une succession de méandres avec des courants réguliers. Le fond est sableux avec de jolies gravières sur les parties les plus pentues avec une profondeur comprise entre 20 cm et un peu plus d’un mètre.

La partie en amont du pont est assez lente dans le premier champ mais se dynamise à partir de la passerelle. Un temps très lumineux et venteux ne va pas nous faciliter la tâche. Les poissons tapent dans les cuillères et les poissons nageurs mais bien souvent sans se piquer. Benjamin de son côté a un peu plus de réussite au toc, bien que les touches soient fines également. Il prend un joli poisson de trente centimètres et plusieurs plus petites sur un petit linéaire.

Le nombre de poissons que nous « retournons » sur nos leurres atteste d’une belle densité. Les plus jolis poissons atteignent les 40 cm si on ne compte pas les truites de mer et les saumons qui peuvent toujours créer la surprise dans un petit milieu comme celui-ci. La végétation de bordure ne « déborde » pas trop sur le cours d’eau, il est tout à fait envisageable d’y pratiquer à la mouche et certains plats, sentent bon le coup du soir?

 

Station 2 : La Divette – Cherbourg-Octeville (50)

Pour la seconde étape, nous restons sur la Divette, mais cette fois nous descendons tout à l’aval, à Cherbourg Octeville sur l’Avenue de Paris. La rivière, large d’environ 5 m, prend ici des allures de torrent qui contraste énormément avec l?environnement urbain et ferroviaire alentour. La pente forte, donne naissance à un fond constitué des cailloux et de pierres de taille assez conséquente. La pêche se fait obligatoirement en marchant dans l?eau en raison d?une végétation rivulaire importante.

La progression n’est pas évidente, nous vous invitons à la prudence. Benjamin reste au toc, j’opte pour la nymphe et Manu après un démarrage en sèche, repasse au leurre. Malheureusement pour nous toutes les truites sont cachées. Seules quelques petites viennent nous rendre visite. C’est bien dommage, le secteur se prête très bien à la pratique de la nymphe et, d’après les pêches électriques la population comporte de nombreux poissons entre 25 et 30cm. La partie en aval juste en avant la zone de marée, plus profonde réserve de belles surprises avec des captures régulières de poissons de plus de 40 cm.

 

Station 3 : Le Trottebec – La Glacerie (50)

Nous reprenons ensuite les voitures pour pique-niquer sur la commune de la Glacerie à l’étang de Costils. Classé en 1ère catégorie, cette pièce d’eau de 0,5 ha, gérée par la Truite Cherbourgeoise offre la possibilité de pêcher en famille, les blancs, carpes et truites surdensitaires dans une vallée verdoyante avec des tables à proximité immédiate. Une fois le repas terminé, nous prenons les cannes et nous rendons à pied sur le Trottebec, le ruisseau d’environ 3 m de largeur, borde la pièce d’eau dans sa longueur côté bois.

Manu descend au toc, tandis qu’avec Benjamin nous optons pour l’ultra léger. L’eau cristalline coule sur un fond de cailloux assez clairs et de taille moyenne. La partie boisée relativement rectiligne offre tout de même de nombreuses sous-berges. Nous allons voir de jolis poissons dernière les leurres, mais une fois de plus, nombreux sont ceux dont l’attaque sera trop timide.

En amont du bois, le ruisseau passe dans les prairies avec des postes un peu plus marqués et profonds. Dans l’un d’entre eux deux poissons d’environ 25cm suivent ma cuillère sans la prendre. Sur le post suivant, je fais une magnifique truite d’environ 30cm. Les touches sont maintenant plus régulières mais il nous faut partir. En résumé, ce cours d’eau est magnifique à pratiquer à l’ultra léger car les eaux claires permettent de suivre les attaques en direct. La pratique du toc y est envisageable, Manu a touché plusieurs petits poissons, mais je pense qu’elle est plus adaptée pendant une journée pluvieuse avec des eaux légèrement piquées.

Station 4 : La Saire – Le Moulin du Gras – Le Vast (50)

Pour la dernière station, nous prenons la direction de la commune du Vast pour découvrir la Saire. C’est au lieu-dit Le Moulin du Gras que nous garons les voitures. On retrouve ici, la même configuration que la première de nos stations sur la Divette. Une rivière d’environ 5m qui méandre dans des prairies avec des courants réguliers sur des fonds possédant une granulométrie assez faible. Parmi toutes nos destinations du jour, la Saire et la seule sur laquelle la pêche du saumon est autorisée. Benjamin part vers l’aval du pont au toc tandis qu’avec Manu nous remontons au leurre. Il nous faut un peu de temps pour rentrer dans la pêche, mais nous trouvons cependant quelques truites en activité sur la Saire et sur un de ses affluents qui arrive en amont du pont en rive droite.

Ce dernier, sur sa partie terminale, méandre vraiment fortement et les rives sont constituées par une large bordure d’Iris. Les truites y sont assez actives. Manu prend un poisson de trente centimètres et deux légèrement plus petites dès les premiers lancers. Dans le même ordre d’idée, je touche deux poissons sur le même post et en manque une troisième. La densité est bien présente, les poissons de trente sont déjà de beaux spécimen sur ce milieu, mais le cadre et la qualité de la rivière compensent largement une taille moyenne un peu plus faible que sur les autres destinations. Le milieu est parfois encombré et la progression pas toujours évidente, dans la Saire comme dans le ruisseau. N’hésitez pas à prospecter les postes encombrés, les poissons y sont bien présents. Ce sont ceux qui vont nous livrer le plus de touches.

En conclusion : des rivières magnifiques aux profils parfois inattendus, que je vais retourner voir avec ma canne à mouche et ma canne à lancer d’ici peu. Le seul petit bémol vient du fait que nous avons capturé des poissons surdensitaires sur les trois rivières. Je trouve dommage dans un milieu comme le Trottebec, quand on voit la qualité du milieu et des frayères d’y ajouter des poissons alors que la nature fait si bien les choses.

 

Liste du matériel à prévoir :

Pour le lancer : Une canne de 1,8 à 2,10m d’une puissance comprise entre 2-8gr, ou 3-15gr permet de pêcher en marchant dans l’eau sur l’ensemble des cours d’eau. En début de saison une canne de 2,7 à 3m en 5-15gr sera plus utile pour pratiquer du bord. Un moulinet garnit en 18 centièmes est parfait pour les premiers mois et un 14 prend avantageusement le relais à la belle saison.

Prévoir un assortiment de cuillères entre 1 et 00 en fonction de débits. Les palettes un peu rondes s’adaptent bien à ces courants relativement lents. Les couleurs : argent par eux teintée et faible luminosité et dorée et cuivrée par eaux claires. Quelques petits poissons nageurs, peu plongeants, de 3 à 5cm  dans les tons dorés complètent ma sélection.

Pour le toc, une canne de 3,90m type anglaise avec un corps de ligne en 18 ou en 16 avec une pointe en 16 par eaux troubles et 14 dans le cas contraire. Prévoir des vers de terreaux et des teignes pour les pêches estivales.

Pour la mouche :  une canne de 9 pieds en soie de 4 permet de passer de facilement de la sèche à la nymphe. Si vous êtes plus un pêcheur en sèche, une canne un peu moins longue peut être judicieuse, l’inverse est vrai pour les pêcheurs exclusif en nymphe. Nous avons constaté la présence de grandes éphémères et de trichoptères, mais le vent et les fortes chaleurs n’étaient vraiment pas propices aux éclosions. Nous avons cependant observé plusieurs gobages. Sur la Divette aval, en nymphe, la taille des billes que j’ai utilisé était comprise entre 2,3mm et 2,8mm en tungstène.

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