Reportage n°1 : Pêche sur la Touques Amont  (14 et 61)

Pour notre première destination, l’équipe s’est retrouvée le long de la Touques. La partie que nous pêcherons ensemble s’écoule de Mardilly dans l’Orne à Lisieux dans le Calvados soit un linéaire d’un peu plus de 40km.  Nous avons volontairement « coupé » la Touques en deux parties. En effet, si elle est réputée, à juste titre pour ses truites de mer, la Touques n’en reste pas moins une excellente rivière pour truite fario et l’ombre commun. Mais rassurez vous, nous rendrons une visite aux truites de mer d’ici peu c’est promis

Ce fleuve côtier d’une longueur totale de 108 km à la particularité de s’écouler dans une vallée calcaire sur la quasi-totalité de son cours. Il en résulte un fort grossissement des poissons, mais aussi un débit soutenu même pendant les périodes d’étiage. De même lors d’épisodes pluvieux les crues seront plus « tempérées » que sur d’autres rivières de la région qui s’écoulent sur le granit.

Pour vous permettre d’avoir une vision assez globale du cours d’eau nous l’avons pratiqué dans quatre endroits différents. Comme vous pourrez le constater, il y en a pour tous les goûts.

Station n°1 – Mardilly (Orne – 61)

Le rendez vous est fixé sur la commune de Mardilly (61). Nous allons pratiquer sur le linéaire de l’Association de pêche Gacéenne qui adhère à l’HEGO. Les eaux basses et claires, associées aux basses températures du matin nous font un peu hésiter sur les techniques à mettre en œuvre.  La rivière, d’une largeur comprise entre 5 et 7m s’écoule dans une succession de méandres au fond d’une large vallée « décorée » d’un bocage typiquement Normand. Ces courbes prononcées donnent naissance dans leurs parties extérieures à des fosses qui abritent les plus jolis poissons. Ne tentez pas d’y aller même en Wadders, ils risqueraient d’être trop courts.

Nous nous divisons en deux groupesUn groupe toc et un groupe poisson nageur. Nous ne pratiquerons pas au vairon, mais sachez que la technique réserve de belles surprises, en particulier en insistant devant les caches les plus profondes.

Sur ce secteur le peuplement est constitué principalement de truites autochtones et de quelques surdensitaires. Les ombres ne sont réellement présents qu’une dizaine de kilomètres en aval.  

La gelée du matin ne nous aidera pas, nous ne verrons que des petits poissons, au leurre comme au toc. En revanche, quelques gobages traduiront une augmentation de l’activité proportionnellement aux températures. Ces poissons tourneront sur les leurres sans les prendre.

Pour l’avoir déjà pratiqué dans de bonnes conditions, sachez que sur ce secteur les truites ente 28 et 35cm ne sont pas rares.

Station n°2 – Canapville -(14 et 61)

Nous nous rendons ensuite à la limite des départements de l’Orne et du Calvados sur la commune de Canapville. La rivière conserve son profil sinueux, mais est ici un peu plus large, la lumière pénètre plus facilement sur le cours d’eau. La hauteur des berges (entre 1 et 1.5m) ne facilite pas toujours l’approche.N’hésitez pas à vous servir de la végétation pour vous cacher, voire même approcher le cours d’eau à genoux.

Les pêcheurs à la mouche peuvent sans problème se régaler à condition de pêcher les pieds dans l’eau. Il en est de même pour les pêcheurs au lancer léger et ultraléger. Ces deux techniques sont ici redoutables en été. Recherchez les zones ombragées en pleine journée, les courants le matin de bonne heure et, quand vient le soir, sélectionnez vos poissons à partir des gobages.

Si l’activité augmente, au début, la taille des prises reste plus que modeste. En effet des truitelles d’une dizaine de centimètres se jettent sur nos esches. La descendance est assurée, ça fait toujours plaisir à voire.

Quelques truites un peu plus grosses se laisseront capturer dans les secteurs les plus rapides.

De jolis ombres vont se laisser séduire par nos vers de terreau et autres teignes mais dans les secteurs plus profonds et plus lents. Il est important de signaler, que l’ombre bénéficie dans le département de l’Orne d’une ouverture spécifique fixée au 21 mai pour la saison en cours.

Une fois de plus nous remarquerons l’importance de pêcher fin dans ces eaux claires. Le 14 centième étant, semble t-il, le meilleur compromis. Au toc veillez à bien étaler vos plombées. Les jolis poissons se postent à chaque fois dans les veines d’eau les plus importantes.

Station n°3 – Saint-Martin-de-Lalieu (14)

Les deux secteurs suivants dépendent de la SPL, Société de Pêche Lexovienne.

Il est important de signaler que la pêche de l’ombre commun est interdite dans la Calvados. Tous les individus capturés doivent donc être relâchés. De même, la recherche spécifique de l’ombre est  interdite. Il est, cependant, difficile de choisir ce qui prend l’appât quand toutes les espèces fréquentes les mêmes postes. Prenez soin de vos captures et relâchez les dans les meilleurs conditions, si pas hasard, ils croisent vôtre ligne. Pour les amoureux de ce poisson, je vous invite à vous rendre dans la partie Ornaise pour sa recherche spécifique ou, à attendre l’harmonisation de règlements qui débutera la saison prochaine.

Nous débutons au lieu-dit la Forge en Amont de Saint Martin de Lalieu. La rivière s’élargie de nouveau pour mesurer entre 8 et 10 mètres de large. Les méandres sont encore bien présents dans ces pâturages ou la rivière divague à son grès. Les berges restent hautes et la discrétion de mise.

Les fosses les plus profondes avoisinent les deux mètres. Elles abritent : ombre commun, truite fario, anguilles, truite de mer, quelques arc en ciel et chevesnes.

Le début du secteur a été entretenu récemment, il est donc aisé d’y pratiquer l’ensemble des techniques depuis le bord.

En revanche plus en aval vers Saint Martin, les Aulnes bien présents sur les rives vous obligeront à descendre régulièrement les pieds dans l’eau.

Rassurez vous, c’est un réel plaisir de fréquenter ce secteur en plein après midi á l’ombre des arbres les pieds dans l’eau.

En raison de la faible activité, nous ciblerons les plus jolis postes au toc pour tenter de séduire un maximum de poissons. C’est de la sorte, que quelques ombres viendront prendre la pause. Une petite série de fario parviendra à nous fausser compagnie avant que le photographe n’officie.

Ce secteur, peu fréquenté à la belle saison de prête bien à la pratique de la mouche et du leurre. Pour cette dernière, veillez à avoir dans vôtre boîte un assortiment assez complet de poissons nageurs et de cuillères, ces dames savent se montrer difficiles. Les suivis sont nombreux et il n’est pas rare de voir plusieurs poissons derrière le leurre. Si cette situation est agaçante, elle vous rassure au moins sur le fait qu’il y a une belle population sur le parcours.

Si vous trouvez le leurre miracle, attendez vous à la capture de truites pouvant avoisiner les 40cm.

Station n°4 – Lisieux (14)

Nous terminons notre périple en plein centre de Lisieux, la Touques est ici rejointe par l’Orbiquet. Elle prend alors encore un peu plus d’envergure. La proximité de la gare, de la basilique, permet aux pêcheurs un accès facile, voire même de venir taquiner quelques truites pendant que Madame fait ses emplettes ou du tourisme.

Dans ce cadre urbain à souhait, au cœur des herbiers, les chevesnes, ombres et les truites prospèrent, trouvant là encore un peu plus de nourriture.

Les grandes veines d’eau, associées à des rives bétonnées en surplomb permettent de faire de longues dérives à la recherche des plus gros poissons. Nous nous ferons très plaisir, en effet les eaux réchauffées par cette journée ensoleillée donneront lieu à une belle période d’activité comme en témoignent les photos.

Nous commencerons sur la Touques pour ensuite terminer sur l’Orbiquet.

Ce dernier dans sa partie finale court entre deux murs en ligne droite, mais n’allez pas croire que les poissons n’y trouvent pas leur bonheur. Les truites y sont au contraire assez nombreuses. Même si la taille moyenne reste assez faible (entre 20 et 30cm), la densité compense. Ce secteur rapide se pratique bien au toc depuis le bord, mais également à l’ultra léger et en nymphe au fil les pieds dans l’eau à la belle saison.

Sur ce deux deniers secteurs, nul besoin de tenue spécifique, une paire de chaussures de sport ou de marche, permet de pêcher la plupart des postes.

Le matériel à prévoir :

Pour le leurre en début de saison :  Une canne de 2,70 à 3m en 5-25gr ou 8 -32gr permet de pêcher sans se casser le dos et maintenir le leurre ou le vairon dans les veines d’eau à l’écart des racines. Nous vous conseillons un moulinet garnit avec un nylon neutre en 16 ou 18 centièmes. Les cuillères à utiliser seront des n°1 et 2 et les tailles de poissons nageurs comprises entre 40 et 65mm.

Pour la belle saison, une canne de 1,80 ou de 2,10m en 1-7gr avec un moulinet garnit en 14 centième vous permettra de présenter correctement des cuillères en taille 0 et 1, ainsi que les plus petits poissons nageurs entre 3 et 5cm. Il est inutile de descendre trop la taille des leurres, sous peine de ne faire bouger que les petits poissons.

Pour le toc, optez pour une canne avec une action assez douce. 3,90m est la longueur minimum, en sachant que vous pouvez parfaitement pratiquer avec des 4,20 et 4,50. L’indicateur de touche est ici indispensable, associé à un bas de ligne en 14 centièmes avec une plombée étalée. Elle est le plus souvent constituée avec 5 ou 6 plombs n°4 ou 5 en fonction des débits et de l’activité. Prévoir des hameçons fins de fer en 8 et 10.

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