Reportage n°9 : Pêche sur l’Huisne (61)

Notre dernière sortie de la saison en première catégorie nous entraîne dans le département de l’Orne. C’est dans la région du Perche, que notre équipe à rendez vous. Pour l’occasion, se joignent à nous : Emmanuel Plessis, technicien rivière pour le Syndicat du haut bassin de l’Huisne, Sylvain Hervé, technicien rivière pour la Communauté de Communes du pays Bellêmois et secrétaire de l’AAPPMA de la truite de l’Huisne, Jérôme Jamet, chargé de mission à la fédération de pêche de l’Orne, Gregory Steff un ami ainsi que Philippe et Benjamin que vous connaissez bien maintenant.

  

La première destination se trouve sur le ruisseau du Chêne Gallon sur la commune du Pin la Garenne au lieu dit le Moulin du Pin. Le ruisseau mesure entre 2,5 et 3,5m de large. La profondeur varie énormément entre les nombreux méandres disons que la profondeur moyenne est de 30 centimètres avec des fosses de plus d’un mètre.

Deux groupes sont constitués, Benjamin et Jérôme se chargent de la partie aval en prospectant au toc et au vairon manié. Le milieu assez ouvert permet aux herbiers de se développer, après une jolie casse sur un belle fario, Jérôme va toucher une série d’arc-en-ciel dans une fosse. Les niveaux bas et les nombreux herbiers ne leur ont pas facilité la tâche. Ce secteur est plus propice en début de saison et pour le coup du soir à la mouche à partir du mois de juin.

Avec Greg, nous allons remonter à partir du pont sur un bon kilomètre en alternant les petits poissons nageurs et les cuillères tournantes de taille 0 et 00. Pour progresser plus facilement, nous marchons dans l’eau et pêchons simultanément. Dès le début du secteur quelques gobages trahissent la présence de poissons. Chaque passage avec les cuillères déclenche la touche. Après plusieurs petits poissons, c’est un poisson d’environ 35cm qui se décroche après une belle bagarre. Une autre truite d’environ 28 cm tape plusieurs fois sans se piquer.

Sur ce secteur, la pêche est très agréable, les nombreuses berges creuses agrémentées de racines et de quelques cailloux offrent une multitude de postes à prospecter.

Les eaux claires et le vent froid ont vite raison des quelques insectes, après une trêve de l’activité, nous reprenons une série de poissons et de suivis sur les poissons nageurs. Une très jolie truite d’environ 45 centimètres tape sur mon leurre sans se piquer, nous la regardons se replacer avant de la retenter. Elle finit par retourner sous la berge.

Il est certain que ce secteur sur un coup d’eau, ou avec un temps un peu orageux, réserve de très belles surprises.

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Nous partons ensuite en direction de l’Huisne au lieu dit « le petit bois » situé sur la commune de Mauves sur Huisne. Sur ce secteur, la rivière mesure entre 4 et 6m de largeur avec une profondeur moyenne de 60cm et des fosses de plus de 1,6m. L’écoulement relativement lent, le fait que la rivière soit calcaire et les nombreux herbiers, font de ce secteur un lieu parfait pour la recherche des gros poissons. Ici les truites de plus de 60 centimètres ne sont pas rares et le seront certainement de moins en moins en raison d’un gros travail réalisé par l’AAPPMA pour restaurer les frayères. Les poissons blancs, ainsi que  perches et brochets côtoient ici les ombres et les truites. Après avoir utilisé la table mise en place par la Truite de l’Huisne, nos deux groupes repartent. Benjamin et Jérôme optent pour le toc. Quelques petits ombres et une fario vont venir saluer cette initiative. Avec Greg, nous prenons des cannes plus longues et plus puissantes pour prospecter les fosses au poisson nageur. C’est dans l’une d’entre elle que Greg va se retrouver aux prises avec une très jolie truite. Quelques touches timides plus tard c’est à nouveau Greg qui nous sort un poisson. C’est un joli chevesne cette fois qui a craqué pour son leurre. D’après Sylvain qui connaît très bien ce secteur, les gros poissons se prennent régulièrement lors des grosses éclosions. N’hésitez pas à pêcher les veines d’eau un peu plus rapides et profondes qui longent les berges en particulier si il y a des racines à proximité.

Je suis certain que ce secteur avec des débits un peu plus fort se pratique correctement au vairon et au poisson nageur avant que les herbiers ne poussent en mars, avril.

La forte luminosité et un vent persistant, nous incitent à changer à nouveau de secteur pour trouver des poissons actifs. Cette fois, c’est la Commeauche que nous rejoignons sur la commune de ST Victor de Réno. Sur ce secteur géré par la truite Longnycienne, nous allons nous régaler à l’ultra léger avec de petits poissons nageurs. Le ruisseau large d’environ 3m serpente sous une voûte végétale importante, offrant à la fois de l’ombre mais aussi des postes tant les racines et les branches dans l’eau sont nombreuses. Nous progressons dans l’eau et envoyons les leurres en amont. Les lancers, dans des espaces parfois restreints ne sont pas évidents. Ils sont souvent récompensés par une touche ou un poisson. Nous allons toucher une trentaine de truite en moins de deux heures avec, pour les plus grosses des poissons qui passent les trente centimètres. La densité et le peuplement sont bien équilibrés comme en attestent les différentes tailles des poissons mais aussi le fait que l’on puisse toucher plusieurs truites sur un même poste. Au vu de l’encombrement, seules les pêches au leurre, au vairon et au toc sont possibles sur ce petit cours d’eau. Une petite merveille à prospecter les après midis par forte chaleur. A réserver toutefois à des pêcheurs expérimentés.

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Pour conclure cette petite virée dans le Perche, nous nous rendons sur le parcours spécifique mouche de 2,5km que propose la Truite de l’Huisne. Situé sur la commune de Corbon, l’Huisne, d’une largeur d’environ 8m, s’écoule ici lentement au travers de nombreux herbiers. Seul quelques radiers donnent naissance à des secteurs un peu plus rapides. Autant vous prévenir maintenant, ce secteur est loin d’être évident à pêcher. Les rives sont relativement hautes, les profondeurs souvent importantes (environ 1m) et le courant lent ne permet pas de progresser dans l’eau sur l’ensemble du parcours. En revanche, les chasseurs de spécimen trouveront là un terrain de jeu exceptionnel avec des poissons dont les tailles passent couramment au dessus de 60cm. D’après Sylvain et Manu qui pêchent souvent ce secteur : le coup du soir est à privilégier, particulièrement pendant la période de mouches de mai. Néanmoins les éclosions de sedges pendant l’été peuvent donner de bien belles surprises.

Nous allons assister à une magnifique éclosion de petites éphémères. Malheureusement, les truites restent cachées. Seul Manu localise un joli poisson qui gobe régulièrement. Ce dernier ne se laisse pas abuser et refuse l’imitation à plusieurs reprises.

Le parcours où l’on se trouve est en mesure de vous offrir de très gros poissons sauvages (70 cm), ce qui est plutôt rare dans l’ouest de la France. Cependant, pour réussir une belle pêche cela nécessite la conjugaison de plusieurs facteurs. Il est bien évident que les soirs clairs et venteux de septembre ne sont pas les meilleurs moments, en revanche maintenant que vous savez ou se trouve ce petit paradis du poisson trophée, libre à vous de vous préparer pour le début d’été prochain.

Pour pratiquer sur secteur, il est nécessaire de se munir d’une carte spécifique d’une valeur de 8 euros pour une journée et de 40 euros à l’année.

Le matériel à prévoir :

Pour pêcher :

Au toc : prévoir une canne d’au moins 3,90m de type anglaise. Les bas de ligne en 14centièmes sont à réserver pour les journées difficiles, dans le cas contraire le 16 est plus approprié face à la taille de certains poissons.

Pour le poisson nageur et le vairon sur l’Huisne et sur la Commeauche et le Chêne Gallon en début de saison prévoir une canne en 10-30 gr entre 3m et 3,6 avec un moulinet garnit en 18 ou 20 centièmes.

Pour la pêche à l’ultra léger, une fois la période d’étiage arrivée, une canne de longueur comprise entre 1,8 et 2,10m en 2-8gr permet de pratiquer en remontant le cours d’eau en marchant dans le lit sans problème. Le moulinet doit être garnit en 14 voir 16 centièmes.

Les leurres : prévoir des petits poissons nageurs « suspending » peu plongeants de 35 à 60 mm. Les cuillères de tailles 1 et 2 sont à réserver pour le début de saison, on passe ensuite en 0 plus tard en saison. Les tons argentés sont à utiliser si les eaux sont troubles et les dorés et cuivre dès que les eaux s’éclaircissent. Mention spéciale pour le cuivre lors de notre visite.

Pour la mouche, prévoir une canne relativement longue type 9pieds soie 4. Les bas de ligne, en particulier la pointe doit être longue. Inutile de descendre en dessous du 14 centièmes sous peine de perdre les plus gros poissons dans les herbiers.

Sur l’ensemble des parcours, si vous souhaitez pratiquer dans l’eau, il est préférable de se munir d’un wadders.

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2 thoughts on “Reportage n°9 – L’Huisne (61)”

  1. Bonjour l’Huisne qui passe a mauves sur Huisne est en 1er ou 2eme catégorie et combien de Cannes par pêcheurs merci
    Cordialement

    1. Bonjour,

      L’Huisne est un cours d’eau du département de l’Orne. N’ayant pas toutes les informations d’évolution réglementaire dans les autres départements, veuillez-vous rapprocher de la Fédération de l’Orne pour la Pêche la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique pour obtenir les informations les plus correctes.

      Bien cordialement

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