Reportage n°21 -Pêche des carnassiers – Sarthe Amont (61)
Pour cette dernière sortie de l’année, nous vous emmenons à la découverte de la Sarthe sur sa partie en amont d’Alençon. L’an passé, nous avions découvert la partie depuis l’aval d’Alençon jusqu’à St Céneri.
Nous souhaitions vous faire découvrir le poisson phare de cette portion de rivière : le brochet. En effet, si les perches et les sandres sont présents sur la Sarthe à ce niveau, le brochet reste de loin le carnassier le mieux représenté. Autant le dire de suite, nous avions placé cette sortie en fin d’automne pour les rechercher dans les herbiers.
Les pluies de la nuit précédentes auront raison de notre enthousiasme. Arrivés au Mêle-sur-Sarthe au niveau de l’étang, nous trouvons une rivière en pleine crue. Nous allons tout de même tenter notre chance mais sans résultat. Sur ce tronçon la rivière mesure une bonne dizaine de mètres de largeur avec une profondeur pouvant atteindre les 2 m.
L’alternance de méandres boisés et de lignes droites offre des profils variés avec des variations de profondeur. Les nombreux herbiers en plus d’offrir le gîte aux carnassiers leur assurent également le couvert.
Frustrés, nous nous rendons en aval pour « devancer » la crue. Arrivés au moulin d’Aché, sur l’AAPPMA la Gaule Alençonnaise, nous trouvons une eau un peu plus claire.
Nous allons toucher 5 brochets sur le même herbier, mais un seul daigne prendre la pose. Les autres se contentent de sauter par-dessus les leurres, de faire des touches timides. Nous remontons la partie en amont du barrage. La berge fortement boisée, à la limite de la friche, offre de nombreux postes sous les pieds du pêcheur. Ici pas beaucoup d’herbiers à part quelques tâches de nénuphars. La rivière est plus large (entre 15 et 20 m) et la profondeur plus importante (entre 1,5 et 2,5 m).
Cette partie est à prospecter lentement à l’aide de leurres souples montés sur des montages « anti-accros »à travers les racines et les branches immergées. Les sandres y sont un peu mieux représentés qu’en amont mais ils restent difficiles à localiser et leur activité est irrégulière.
Nous filons ensuite direction Alençon, pour prospecter l’arrière du dojo Fabien Canu. Les vannes du barrage situé en aval ont été abaissées et le niveau est relativement bas. Cette portion que Benjamin connait bien est riche en perches et brochets.
Nous allons toucher quelques perches de petite taille ainsi qu’un brochet et en manquer un second. Ce secteur, facilement accessible, offre une alternance de berges boisées et empierrées avec, en plus, de jolies plaques de nénuphars. Ici, les petits leurres souples sont incontournables pour les perches alors que les spinnerbait prennent avantageusement le relais pour les brochets. Néanmoins attention, le nombre important de brochets entre 45 et 60 cm rend parfois la pêche avec des petits leurres souples délicate en raison du nombre de coupes.
Mécontents des conditions dans lesquelles cette sortie avait eu lieu, nous y sommes retournés une fois la crue passée. En plus de l’équipe habituelle Killian et Pierre, deux stagiaires nous accompagnent. Un tout petit peu trop tard, les herbiers qui concentrent les poissons ont disparu et par conséquent les poissons sont plus difficiles à localiser. Nous attaquons cette fois en aval du Mêle au lieu-dit la Morinière. Ici encore, ce parcours de la Gaule Méloise, facilement accessible, est, pour ceux qui aiment pêcher de petits milieux, une vraie petite merveille.
D’autant que, comme nous explique Guillaume Mallet, vice président de cette AAPPMA dynamique, des travaux ont permis de remettre des frayères naturelles en connexion avec la rivière. D’entrée de jeu Manu touche un brochet correct au leurre souple. Il nous fausse compagnie avant que nous ne parvenions à le hisser en haut de la berge. Et oui ! Une épuisette est à prévoir en raison de la hauteur des berges. Guillaume va ensuite connaître la même mésaventure quelques méandres plus loin mais avec un poisson plus petit. Deux poissons touchés en deux heures de pêche, cela reste honorable sur ce parcours. En effet, Guillaume compte entre deux et 8 touches en moyenne sur ce linéaire qu’il connait bien.
Nous reprenons ensuite les voitures pour descendre un peu plus en aval au moulin d’Hauterive. A ce niveau, la partie amont du moulin contraste vraiment avec l’aval. La première lente et profonde offre de belles perspectives une fois le froid vraiment installé. La seconde plus rapide avec le fond recouvert d’herbiers est vraiment un joli secteur d’été colonisé par les chevesnes, les brochets et les perches. Manu nous fait d’ailleurs un bien joli chevesne sur un leurre souple qu’il destinai aux brochets.
Dans la chute du moulin, je prends une très jolie touche de brochet dans le remontant de cailloux en bordure de la veine d’eau. Ce poste est fréquenté par les sandres pendant la saison estivale. A condition de ne pas craindre d’y laisser quelques petits leurres souples le cassant en bordure du profond réserve de belles surprises.
Nous terminons cette sortie par un rapide passage sur l’herbier du moulin d’Aché qui concentrait les poissons lors de notre première visite. Un joli poisson d’environ 70 pousse mon leurre sans le prendre et Manu prend lui aussi une petite touche mais sans suite. Ainsi se termine notre périple, pas vraiment de grosse pêche malheureusement. C’est toujours le risque avec ces petits milieux qui réagissent très vite aux précipitations comme aux écarts de température. Néanmoins, ils réservent de belles surprises car les poissons peuvent tous entrer en activité en même temps.
Le matériel à prévoir :
Cette liste est la même que celle destinée à la Sarthe aval.
Le brochet et le sandre :
Une canne spinning de 1,9m à 2,1m en 10-30gr de puissance est idéale pour les pêches au leurre souple. Pour les pêcheurs qui recherche un peu plus le brochet, en particulier dans les nénuphars, une canne casting dans les mêmes longueurs mais avec une puissance supérieure est alors plus adaptée.
Au niveau des leurres, des spinnerbait en 10 et 14gr, un ou deux poissons nageurs articulés peu plongeants ainsi que quelques jerkbait de 10 à 15cm. Et vous êtes équipé en leurres durs. Pour les souples, des shads dans les tons chartreuse et naturel de 10 à 16cm plombés de 5 à 1Ogr vous permettent de faire le tour de bien des situations. Prévoyez quelques modèles de type écrevisse et grenouille qui fonctionnent toujours très bien sur les brochets mais aussi sur les sandres. De quoi réaliser des montages Texan peut être judicieux si vous souhaitez pêcher dans les herbiers et dans les branches noyées.
Pour ce qui est des perches, leur prévoir un ensemble spécifique n’est pas dénué de sens. Une petite canne spinning de 1,8m à 2,10m en 2-8gr ou en 5-15gr avec un moulinet taille 2000 garnit avec une tresse fine terminée par une pointe de fluoro en 18 ou 20 centièmes couvre l’ensemble des besoins. Quelques petites têtes plombées de 2gr à 5gr ainsi qu’un assortiment de petits shads et écrevisses, une poignée de petits poissons nageurs de type crankbait ainsi qu’une série de micro-spinner et autres cuillères tournantes et vous êtes équipé pour en découdre avec les belles zébrées de la Sarthe. Notez que cet ensemble peut également vous servir pour rechercher les chevesnes dans les parties les plus courantes à la belle saison.
Ainsi se termine les reportages pour l’année 2014 et nous espérons vous avoir donné envie de venir pêcher dans nos départements.
Nous en profitons également, au nom de toute l’équipe, pour vous souhaitez à tous de bonnes fêtes de fin d’année.
Nous vous donnons d’ores et déjà rendez-vous en 2015 pour de nouvelles aventures en Basses Normandie.