Reportage n°20 – Restauration de la Continuité écologique du fleuve Orne (14)

Pour cette sortie de fin d’été, nous vous emmenons à la découverte de l’Orne en amont de Pont d’Ouilly à la limite des départements du Calvados et de l’Orne.

Sur l’AAPPMA des Pêcheurs de Pont d’Ouilly EHGO

Nous sommes ici au cœur de la Suisse Normande comme en attestent les paysages vallonnés et boisés. Nous allons consacrer nos efforts sur un linéaire relativement restreint mais qui offre tout de même de nombreuses possibilités entre les salmonidés et les poissons de seconde catégorie. 

 

La Fédération du Calvados, en partenariat avec l’Agence de l’eau Seine Normandie a acquis deux barrages dans le but de favoriser la continuité écologique du Fleuve Orne. Les vannes ont donc été ouvertes pour laisser la rivière retrouver son écoulement naturel. La démolition des ouvrages interviendra par la suite.

  

Le Barrage du Bateau.

C’est l’ouvrage qui se trouve seulement à trois kilomètres en amont de Pont d’Ouilly, la partie aval qui termine dans le centre même du village abrite de belles perches, des brochets ainsi que quelques sandres qui aiment venir à la sortie du Noireau quand ce dernier est en crue. Le pont cassé en amont du parcours de kayak est un des postes clef de ce secteur.

Pour ce qui nous intéresse, nous allons concentrer nos efforts sur les parties les plus courantes afin de voir les modifications engendrées par l’ouverture des barrages il y a deux ans. L’équipe est constituée de Manu, Philippe, Benjamin, Mickaël qui nous rejoindra un peu plus tard et moi-même.

  

Nous commençons la pêche sur le radier en aval de l’ouvrage.  La rivière mesure ici une trentaine de mètres de largeur avec une profondeur maximum d’un mètre et s’écoule sur un lit de cailloux recouvert en partie par les herbiers composés principalement de renoncules. Les leurres de surfaces, petits poissons nageurs et autres leurres souples partent à la recherche des perches, chevesnes et des truites qui peuplent le secteur.

Le début de pêche est compliqué. Il y a peu de poissons en activité et les quelques touches que nous avons sont le fait de petits poissons. Cependant prospecter lentement en marchant dans l’eau et voir les poissons suivre et sortir des nombreux herbiers présents procurent toujours autant de plaisir. Environ 400 mètres en aval de l’ouvrage la rivière devient plus lente et plus profonde, c’est ici que les brochets et les belles perches aiment s’embusquer, malheureusement pour nous à part une petite perche pour Manu, les poissons ne sont pas ici.

Nous allons donc remonter avec des petites cuillères le secteur que nous venons de prospecter. Les truites entrent en activité, la plupart sont encore petites car le barrage est ouvert depuis seulement une année, mais leur nombre est tout de même remarquable et nous manquons et capturons tout de même une jolie série de poissons entre 24 et 30cm.

Je suis impressionné par leur nombre et j’ai hâte de voir ce que cela va donner dans 2 ans.Une fois arrivé à l’ouvrage, nous allons toucher quelques perches en alternant cuillère et leurre souple. Sur les plats au-dessus au milieu des truites nous allons toucher 3 tacons de saumon, signe que les migrateurs se sont appropriés les nouvelles frayères à leur disposition. Nous allons encore remonter sur 300m et toucher une série de truites dans un magnifique courant qui borde la route.

La Fouillerie

Ce barrage de situe en amont du Mesnil Villement, nous sommes ici juste en amont de la confluence avec la Rouvre, qui le jour de notre visite teintée passablement le secteur aval. Sur ce secteur un peu moins lumineux, les herbiers ne sont pas aussi présents qu’en aval, mais ils devraient gagner du terrain dans les années à venir.

Nous débutons la pêche sur le parcours Fédéral. Manu reste au leurre, Benjamin passe au toc, Mickaël et moi passons à la mouche. Nous sommes en plein après-midi et les gobages sont peu nombreux, nous optons pour une pêche en nymphe au fil tout d’abord pour terminer par un peu de noyée dans les plus gros courants. Malgré le grand soleil et une température élevée nous allons tout de même toucher de jolies truites, des vandoises et quelques petits chevesnes les plus jolis étant postés dans peu d’eau. La rivière est ici un peu moins large qu’au Bateau, les courants sont plus marqués et les cailloux plus gros et plus nombreux.

Sur certaines portions, la rivière vient taper au pied de l’escarpement situé en rive gauche donnant alors naissance à de magnifiques veines d’eau. Avec les températures élevées progresser lentement dans le lit de la rivière et voir les poissons monter sur les nymphes est un vrai plaisir, d’autant que sur ce secteur la progression dans l’Orne est vraiment aisée. Une fois de plus les larges radiers donneront de magnifiques frayères pour les saumons cet hiver.

Benjamin est celui d’entre nous qui va avoir le plus de touches, les petits blancs omniprésents vont se faire un plaisir de lui nettoyer l’hameçon. Mais il va tout de même toucher une série de truites au passage. Manu touche également des truites et manque un gros chevesne.

Le petit passage en noyée me livre seulement de petites vandoises et des truitelles, mais je pense que l’année prochaine lors d’une matinée pluvieuse de juin mon train de mouche va retourner sur ce secteur.

Nous reprenons une dernière fois les voitures pour cette fois nous rendre à deux pas de Caen. C’est en forêt de Grimbosq à la Chapelle Sainte Anne que nous tentons notre chance.

Le secteur est magnifique, de larges courants passent entre les nombreux herbiers avant de glisser sous les arbres puis de revenir vers le centre de la rivière. Par endroit de gros blocs de roche émergent en tête de fosse, laissant présager la tenue d’un des grands migrateurs de l’Orne.

Comme sur l’ensemble des courants de l’Orne, ici chaque lancer peut aboutir à une belle surprise, saumon, truite de mer, perche, sandre, brochet, truite, chevesne.C’est vraiment la particularité de cette rivière.

Pour l’occasion nous passons tous à la mouche, Mickaël en nymphe, Manu en sèche et moi en noyée. Nous allons tous toucher des vandoises et des chevesnes, mais les autres espèces ne sont pas en activité il nous faudra revenir.

Le matériel à prévoir :

Comme toutes les espèces sont présentes sur le cours de l’Orne, je ne vais détailler que le matériel utile pour prospecter les secteurs rapides. Pour les secteurs plus lents, un matériel un peu plus lourd  est souvent requis pour chercher les sandres et les brochets.

Au leurre : un lancer en 180 à 210cm d’une puissance comprise entre 2-8gr et 5-15gr avec un moulinet en taille 2000 avec une tresse très fine ou un nylon en 16centièmes conviennent parfaitement. Au niveau des leurres, un assortiment de petits leurres souples de 3 à 5cm, des petites cuillères en taille 1 et 0 dans les tons dorés et cuivre, quelques poissons nageurs flottant ou suspending en 3 et 5cm ainsi que quelques petits leurres de surface et vous êtes parés.

Au toc, une canne en 3,9m avec un moulinet garnit en 16 ou 14 centièmes et des hameçons en taille 14 des petits vers de terreau et une boite de teigne et le tour est joué.

A la mouche, une canne en 9 pieds soie de 5 est parfaite pour faire un peu toutes les techniques. Si vous souhaitez pratiquer en nymphe au fil, une 11pieds offre un confort non négligeable. Au niveau des insectes, l’Orne est riche en trichoptères. Le coup du soir avec des sedges réserve bien souvent de très belles surprises.

Dans tous les cas prévoyez un wadders ou au moins des cuissardes et méfiez-vous des à-coups hydrauliques liés aux lâchers du barrage de Saint Philbert sur Orne. Les montées, même si elles ne sont pas dangereuses peuvent occasionner des remplissages de cuissardes…

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1 commentaire sur “Reportage n°20 – L’Orne (14)”

  1. Bonjour j’aimerais offrir un stage de pêche à mon fils Benjamin qui a 16 ans pour lui apprendre les rudiments de la pêche en rivière est-ce que vous proposez des stages en 2019 et si oui à quel tarif merci

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