Reportage n°3 : Pêche sur la Rouvre (61)

Découvrez la troisième news, reportage sur la Rouvre

Pour notre troisième voyage sur les rivières de Basse-Normandie, nous vous proposons de nous accompagner à la découverte de la Rouvre. Cette rivière à la fois typique de la Suisse Normande est, de part son profil, atypique en Normandie. En effet, la présence de multiples rochers dans son lit et ses fortes pentes en font un torrent caractéristique comme ceux que l’on trouve dans le massif central. Pour les pêcheurs adeptes des endroits sauvages et des rivières rapides aux postes nombreux et variés, cette petite merveille, est sans nulle doute un incontournable à découvrir de toute urgence.

 

Station n°1 : Rdv à Les Tourailles (Orne 61)

C’est en compagnie de Benjamin, Damien, Jérôme et Davy que nous nous retrouvons au lieu-dit les Tourailles pour taquiner les habitants de ce joyau. Toutes les destinations que nous vous avons prévues pour cette sortie dépendent de l’AAPPMA la Flérienne. Une des plus grosse et des plus anciennes associations du département de l’Orne. Contrairement aux autres destinations, nous  commencerons sur la partie intermédiaire du cours d’eau. En effet, la Rouvre a la particularité d’être assez lente sur sa partie amont dans la région de Briouze. Certains de ses affluents passent non loin des marais de Briouze. Pendant les crues hivernales et printanières ces derniers débordent régulièrement permettant alors aux poissons du marais de coloniser la Rouvre. Il n’est pas rare de trouver brochets, carpes et autres cyprinidés dans les parties les plus lentes du cours d’eau.

C’est sous une pluie fine et avec un orage menaçant  que nous débutons la partie de pêche. Pour que tous les pêcheurs s’y « retrouvent », avec Benjamin nous optons pour une pêche à la mouche. Bien que ce soit loin d’être la technique que nous maîtrisons le mieux, il nous semblait important de faire tout notre possible pour vous démontrer qu’en plus de se pratiquer remarquablement au leurre et au toc, cette rivière se pratique également à la mouche.

Avant de vous lancer, sachez que la Rouvre est une rivière tardive. Elle n’exprime pleinement son potentiel qu’avec de faibles niveaux d’eau. Le début de saison étant souvent médiocre et, à coup sûr, irrégulier.

C’est avec un niveau exceptionnellement bas que nous débutons la pêche. Jérôme ouvre le bal avec un goujon. Avec Benjamin nous débutons sur le lisse engendré par une ancienne retenue. Nos mouches passent entre les couloirs d’herbiers et dans les accélérations créées par les rochers parsemant le lit. Mon palmer, se fait gober alternativement par chevesnes, vandoises et petites truites. Un joli poisson me faussera compagnie dès les premiers coups de tête. Les gobages se faisant rares, nous allons passer en nymphe au fil pour tenter de trouver de plus jolis poissons le long des rochers. Le parcours en amont du pont s’y prête à merveille. C’est au coeur d’une voûte végétale que vous vous retrouvez avec seulement les chants d’oiseaux et le bruit de la rivière. Nous tiendrons quelques poissons de taille honorable, mais ces derniers parviendront à se décrocher avant de prendre la pause.

La population de truite de souche est ici impressionnante comme en témoigne le nombre de truitelles que nos mouches vont séduire. Mais les grosses resteront introuvables. Sachez cependant qu’il est tout à fait possible de toucher une dizaine de poissons entre 25 et 30 cm au cours d’une après midi. Des poissons plus gros sont régulièrement capturés, mais ils se méritent.

L’équipe au toc ne trouvera pas non plus de très gros poissons.

Depuis les Tourailles et jusqu’à sa confluence avec l’Orne, toutes les techniques sont praticables, le vairon dandiné le long des plus gros blocs et dans les fosses réserve de belles surprises. Pour lapêche au toc prévoyez vers de terreau et teignes, n’hésitez surtout pas à tomber du lit. Les adeptes de l’ultra léger se régaleront avec de petites cuillères et autres poissons nageurs. La mouche pendant la période estivale est réalisable toute la journée. Réservez vous les parties les plus boisées pour les chaudes après midi. Si la nymphe donne les résultats les plus réguliers, sachez qu’il est possible de réaliser de belles pêche en sèche avec des mouches de type : paysanne, palmer et autre petits sedges en cervidé pourvu qu’ils aient une bonne flottaison. Il vous reste ensuite à pêcher l’eau. Rassurez vous la multitude des postes à attaquer est telle, que vous n’allez pas voir le temps passer.

Station n°2 : Confluence de la Rouvre et du Lembron (Orne 61)

La seconde station que nous visitons se situe à la confluence de la Rouvre et du Lembron. La rivière est ici un peu plus large mais le profil reste le même. Nous allons mettre en oeuvre les mêmes techniques, avec malheureusement les mêmes résultats pour tous : de nombreux poissons mais que des petits.

Pour ceux qui apprécient la pêche en ruisseau, je ne saurai que trop vous conseiller de tenter de remonter le Lembron sur son dernier kilomètre. Large de 3 à 4 mètres, ce torrent est une véritable petite merveille tant par la qualité des postes à pratiquer que par la population de truites fario qu’il renferme. Si un bon niveau à la mouche est requis pour s’y aventurer, la technique de pêche au toc et à l’ultra léger y sont aisément praticables et pleines de surprises.

Station n°3 : CPIE des Collines Normandes – Ségrie Fontaine (Orne 61)

Nous faisons ensuite un saut de puce vers l’aval (3km) pour nous retrouver au CPIE (Centre Permanent d’Initiative à l’Environnement) des Collines Normandes. Vous trouverez ici de quoi occuper toute la petite famille : sur ce site, deux maisons à visiter, la maison du paysage et celle de la rivière qui vous proposeront des expositions à thèmes et des produits du terroir.

De plus, un parcours de pêche unique en France est mis à la disposition des personnes à mobilité réduite ou des familles en poussettes avec 18 pontons aménagés qui donnent directement sur la Rouvre, et qui sont desservis par un sentier équipé de bornes pédagogiques. Pour les adeptes de la randonnée, un sentier longe la Rouvre vers l’aval dans le sous-bois et vous permet de rejoindre la Roche d’Oëtre, un escarpement rocheux, haut lieu touristique de la région.

Nous empruntons d’ailleurs ce sentier pour nous rendre un peu en aval de la Maison du Paysage juste à la fin du parcours. Pas de jaloux, encore une fois nymphe et vers de terreau rivalisent pour attirer les truitelles. Même les plus jolis postes, des rochers de plusieurs centaines de kilo nous livrent des truites de 15 cm… Pour y avoir souvent pratiqué, sachez que cette journée est loin d’être à l’image de ce qu’est la pêche sur la Rouvre. Quand les truites sont de sorties, il n’est pas rare de toucher au minimum un joli poisson sous chaque cailloux, c’est vous dire la densité de truites présentes sur cette rivière.

Après avoir fait un rapide point sur la situation, nous convenons que les belles truites de Rouvre sont timides et qu’elles ne sortiront peut être pas aujourd’hui. Nous décidons de pêcher une dernière heure sur la Vère. Cet affluent du Noireau est situé à une douzaine de kilomètres de Ségrie Fontaine. Large d’environ 5m, la Vère dans sa partie aval est elle aussi torrentueuse, mais toutefois, moins bucolique que la Rouvre en raison d’une route qui la longe dans toute la vallée. Cette dernière possède une population de truites fario qui, en plus d’être de belles tailles, sont souvent disponibles. Nous toucherons en effet quelques poissons respectables sur des pheasant tail. Nous devrons cependant nous rendre à l’évidence ce n’est vraiment pas une journée pour les « grosses » truites. Sachez toutefois que la Vère donne de bons résultats  toute la saison. Si vous avez la chance de la pêcher une fois sur un petit coup d’eau au toc ou au poisson nageur vous serez surpris par la qualité de la population. Pour y pratiquer á la mouche, prenez le temps de sélectionner le secteur qui convient le mieux à votre niveau. La route qui la longe vous permet de visualiser aisément 6 ou 7 km de cours d’eau.

Le matériel à prévoir :

Quelle que soit la technique de pêche envisagée, prévoyez un équipement pour pratiquer en marchant dans l’eau. En effet si la pêche du bord est possible par endroit, depuis le lit de la rivière les postes sont plus nombreux et plus faciles à exploiter.

Pour le toc : une canne de 3,90 ou 4,20m de type anglaise vous permet de pêcher aisément l’ensemble des poste. Des bas de ligne fluorocarbone en 14 ou 16 centièmes terminés par des hameçons de taille 8 ou 10 font parfaitement l’affaire. Je vousconseille fortement un corps de ligne fluo et un indicateur de touche pour mieux visualiser l’évolution de votre ligne entre les blocs.

Pour le leurre : prévoyez une canne entre 1,50 et 2,10 de type lancer léger ou ultra léger. Une bobine garnit de nylon en 14 ou 16 centièmes vous permettra de manier avec efficacité des petits poissons nageur en 3 ou 5 cm ainsi que des cuillères en taille 0 et 00. Pour tous les leurres, les tons dorés et cuivrés sont excellents.

Pour la mouche, en 8,5 pieds en soie 4-5 fait parfaitement l’affaire pour pratiquer en sèche comme en nymphe. Si vous prévoyez uniquement de pratiquer en nymphe au fil, une 9 pieds sera plu confortable.

En nymphe  prévoyez : un assortiment de casques dans les tons  brun, gris foncé et même noirs. Les phaisant tail sont aussi très prenantes. Les tailles à utiliser 14,12 et 10. Si l’eau est un peu teintée n’hésitez pas à mettre des mouches avec un peu de matériaux brillants.

En sèche : les incontournables sont : French Tricolore, sedge en cervidé, araignée rousse et paysanne avec des tons gris et jaune. En juin n’hésitez pas à sortir de gros modèle de mouche de mai.

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