Reportage n°22 – La Dorette, le Montreuil et l’Ancre (14)

Pour la première sortie de l’année nous vous emmenons à la découverte de deux petites rivières du Calvados aux profils relativement similaires.

En effet, la Dorette et l’Ancre sont deux rivières calcaires, affluents de la Dives, qui méandrent gentiment au travers d’un bocage typique. Notre choix de destination s’était porté sur ces cours d’eau pour leurs belles populations de farios mais aussi et surtout car les eaux y sont claires voir très claires.

Elles semblaient le meilleur compromis en ce début de saison pour mettre en œuvre un maximum de techniques. C’était sans compter sur les trois semaines sans pluie et le vent froid de début mars qui ont rendu les eaux cristallines et froides.

Nous débutons la pêche sur la Dorette en amont de Léaupartie en compagnie de Christian GRIGY, le président de la Gaule des Métallos ( EHGO) et de Benjamin. Manu et Damien ont aussi opté pour le toc sur la portion gérée par l’amicale des Pêcheurs à la ligne de la Côte Normande qui débute à peine 2 kilomètres  en amont.

Sur ces deux linéaires, la rivière s’écoule dans un lit relativement encaissé au fond de vertes prairies et offre au pêcheur une alternance de méandres tous plus jolis les uns que les autres. Les radiers succèdent aux fosses qui peuvent dépasser un mètre de profondeur. Les nombreux aulnes offrent des systèmes racinaires denses qui, en plus de manger nos hameçons, abritent de nombreuses truites. Les températures très froides couplées à un petit vent d’est et à des eaux cristallines ne nous ont pas facilité la tâche. Le pêcheur, souvent placé en surplomb doit se dissimuler au maximum sous peine de caller le poisson avant même d’avoir pêché le post.

La longueur des cannes a ici une importance considérable. Le début du parcours ne nous livre que des tout petits poissons. Il nous faut attendre que la température monte légèrement pour commencer à toucher quelques poissons un peu plus gros.

Au toc, je prends les plus jolis en pêchant avec un bas de ligne relativement peu plombé, dans les secteurs les plus lents et en utilisant des teignes comme esche. De son côté, Benjamin commence à obtenir des jolies touches dès qu’il abandonne le poisson nageur pour une prospection plus lente et  proche du fond à l’aide de petits leurres souples. Manu et Damien vont également prendre des poissons et rater pas mal de touches sur la partie amont.

Bien que les touches soient au rendez-vous, ce secteur est loin de nous livrer tous ces secrets. Je le pratique de temps en temps. Je sais qu’ici les truites entre 28 et 30 centimètres sont nombreuses et que les 35 ne sont pas rares. On peut même espérer y toucher une truite de mer. La prendre dans un milieu de ce type est une autre histoire…

Les berges encaissées et les nombreux arbres nécessitent une certaine maîtrise de la technique choisie pour espérer pêcher un maximum de postes. A partir du mois de mai, l’utra léger donne de très bons résultats en pratiquant dans l’eau. Il est alors préférable de remonter la rivière pour arriver par derrière le poisson.

Dans ces eaux cristallines, les attaques se passent en direct et vous serez surpris du nombre de poissons qui peuvent suivre vos leurres sans les prendre. Petit bémol sur les deux secteurs prospectés, des déversements de truites y sont réalisés, si les truites d’élevages sont de sortie, les sauvages restent cachées.

Nous allons ensuite nous rendre sur le Montreuil, un affluent de la Dorette  qui se jette en aval de Léaupartie. Géré de manière patrimoniale, ce ruisseau possède un bon potentiel. Néanmoins, la végétation rivulaire très dense ne permet de pêcher que quelques postes. Ils seront tous occupés par de petits poissons sauf un dans lequel  je vais perdre un poisson un peu plus gros.

Nous décidons de partir en direction de l’Ancre. Nous avions prévu un pique-nique, sachez toutefois qu’il est possible de prendre permis de pêche et repas au restaurant les Bras d’or à Bonnebosq, QG de la Gaule des Metallos.  Les pêcheurs y sont toujours  bienvenus !!!

Nous débutons la pêche sur l’Ancre en amont du parcours mouche à hauteur de Dozulé. La rivière large d’environ 5m est un peu plus imposante que la Dorette. Les rives sont moins hautes et la prospection un peu plus facile, néanmoins l’eau claire ne dispense pas de se déplacer discrètement et de soigner les approches. Une fois encore, les radiers et les fosses se succèdent avec parfois des profondeurs supérieures à un mètre.

De nombreux postes sont constitués par les racines et arbres en travers du cours d’eau. C’est Manu et Benjamin, au leurre souple qui déclenchent le plus de touches. Ils prennent plusieurs poissons d’affilé et en font bouger une série de jolies.

Avec Damien, au toc, nous connaissons des débuts laborieux. Dans une partie des méandres, le courant n’est pas tout à fait assez soutenu pour obtenir une bonne présentation de l’esche. Nous allons donc devoir choisir nos coulées. Les températures qui augmentent légèrement vont faire sortir des poissons un peu plus gros et plus nombreux que sur le début de journée. Tout le monde va avoir des touches régulièrement même si on est encore loin de ce que l’on peut espérer à la belle saison.

Dans les deux cas, les deux rivières visitées sont excellentes à pratiquer au leurre et au vairon avec une canne d’environ 3m en début de saison. Un assortiment de petits poissons nageurs d’environ 5 cm dans les tons dorés et argentés en coulant et en suspending,  permet de couvrir l’ensemble des besoins quand les poissons sont en activité. 

Dans les conditions difficiles, un vairon ou un leurre souple dandiné les long des racines, des sous-berges et dans les profonds vous livrera toujours des touches. Le jour de la sortie, Manu et Benjamin ont utilisé des têtes plombées de 2,5 et 3,5gr. Enfin, le toc à l’aide d’une canne de 3,90m permet de présenter des petites esches en restant à distance de la bordure. Il faut toutefois veiller à sélectionner les veines d’eau qui permettent la pratique de cette technique.  Une fois les insectes vraiment sortis, un lancer léger de 1,8m, avec un moulinet garnit en 14 centièmes, des petites cuillères tournantes dorées, une poignée de petits poissons nageur et une paire de cuissardes et vous voilà prêt pour une découdre avec les belles mouchetées Normandes.

Ces rivières sont de petits milieux avec pas mal de branches au-dessus et dans l’eau, je les recommande pour des pêcheurs relativement expérimentés sous peine de voir la partie de pêche tourner en une séance de montage ! L’Ancre et la Dorette font  l’objet de déversements, si vous devez conserver un poisson pour la table, sélectionnez en un de préférence  qui provient d’élevage. Il est fait pour cela.

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *