Reportage n°8 : Pêche sur la Druance et le Noireau (14)

Notre seconde sortie de la saison nous conduit sur le territoire de la Truite Condéenne, à la découverte du Noireau et de la Druance. Cette A.A.P.P.M.A regroupe environ 70 km de rivières et ruisseaux classés en première catégorie dans la région de Condé-sur Noireau. C’est dans un paysage typique de la Suisse Normande que nous vous embarquons à la découverte les truites autochtones qui peuplent ces cours d’eau enclavés entre les collines de Normandie et recouvertes d’un bocage verdoyant.

Station n°1 : Le Noireau – Le Val Pichard (14)

Pour commencer la journée, nous débutons sur le Noireau,  au lieu-dit le Val Pichard situé le long de la D911 entre Condé et Pont d’Ouilly.

Arrivés sur place, nous constatons que les pluies de la nuit précédentes ont coloré l’eau. La carrière située le long de la Vère, un affluent du Noireau  à hauteur de Pont Erembourg engendre une coloration rapide en aval de la confluence, même en cas de  faibles précipitations.

Deux groupes sont rapidement formés. Pendant que certains pêchent au toc, les autres tentent leur chance au leurre. L’ensemble de l’équipe attaque la pêche en rive gauche en amont du pont. Le Noireau, large d’environ 10m sur cette portion s’écoule rapidement sur un lit caillouteux avec des nombreux arbres et quelques blocs en berge. La profondeur est ici comprise entre 50cm et plus d’un mètre. Seul le toc va permettre à Benjamin et Damien de tirer leur épingle du jeu. Cependant la taille reste modeste. Les conditions ne sont vraiment pas avec nous.

En alternant cuillères et poissons nageurs, François et moi touchons quelques poissons. Les touches, timides, se soldent toutes par des décrochés ou des suivis sans suite.

Malheureusement nous ne verrons rien des grosses truites qui peuplent le Noireau. En effet, tous les ans des poissons de 50cm se font capturer dans les environs.

Il est également possible de toucher un saumon ou une truite de mer remontés de l’Orne pour se reproduire sur les magnifiques radiers présents tout au long du cours d’eau. La largeur de la rivière et la présence de barrages et de seuils en amont permet aux chevesnes, vandoises et autres perches de se reproduire et d’offrir au pêcheur un peu de diversité pendant sa sortie.

Pour pratiquer idéalement sur ce secteur, munissez vous d’un wadders, la végétation en berge est souvent trop dense pour autoriser une prospection efficace depuis la rive. Le fond relativement régulier et caillouteux permet une évolution facile, veillez toutefois à vous méfier du courant central qui reste violent. Toutes les techniques peuvent être mises en œuvre sur ce secteur. Les pêcheurs à la mouche trouveront ici des plats courants pour le coup du soir et de belles bordures caillouteuses et ombragées pour les pêches en journée pendant l’étiage. Ces mêmes bordures offrent de belles émotions pour les pêcheurs au leurre à la même période. Le pêcheur au vairon rencontrera plus de succès, en particulier à la godille en lançant ¼ aval avec une prospection minutieuse des plus grosses veines d’eau.

Station n°2 : Le Noireau – Aval de Condé sur Noireau (14)

Une fois ce secteur terminé nous nous rendons à l’aval immédiat de Condé. L’eau est ici un peu plus claire. Le temps de se mettre en place et il se met à pleuvoir intensément. Nos deux équipes se répartissent respectivement de part et d’autre d’un barrage situé à 450 en amont du carrefour entre la Rue de la Manigance et la Rue Jean Monnet. L’équipe chargée de l’amont du barrage va prospecter les derniers courants avant le plat engendré par la retenue. A part quelques chevesnes, les truites bouderont les appâts naturels.

A l’aval, quelques gobages incitent François à passer en sèches. Malheureusement pour lui, les petits chevesnes, auteurs principaux de ces démonstrations ne se laissent pas séduire facilement.

Pendant que Benjamin prend deux rotengles et une truitelle au toc, ma petite cuillère tournante argentée se fait attaquer tous les trois lancers sur la grande ligne droite entre le pont et le barrage. Sur ce grand radier uniforme et relativement peu profond (entre 30 et 70cm), le leurre permet une prospection rapide et efficace. Quelques beaux poissons viennent prendre la pose. Je perd la plus jolie( environ 35cm) à l’aval immédiat de la retenue dans le bouillon. Cette densité de poisson, toutes tailles confondues laisse entrevoir de jolis coups du soir en sèche dès que le temps sera un peu plus clément.

Station n°3 : La Druance – Condé sur Noireau (14)

La pluie ne veut décidément pas cesser, nous remontons juste en amont de Condé dans le parc. Le long de l’étang municipal nous tentons un rapide coup de ligne dans la Druance avant qu’elle ne rejoigne le Noireau. C’est l’endroit idéal pour venir tremper le fil en famille pendant une petite balade. La rivière est accessible, pas trop profonde et les postes marqués. Nous allons prendre une série de truitelles ainsi que quelques perches et un chevesne en alternant cuillères et poissons nageurs. Ce secteur se prête à l’ensemble des techniques sans aucun problème.*

Station n°4 : La Druance – Condé sur Noireau (14)

Nous reprenons ensuite les voitures pour remonter sur le cours de la Druance plusieurs kilomètres en amont de Pontécoulant sur la D105. La rivière ne mesure pas plus de 4m de largeur, cependant dans les méandres les plus profonds, les cuissardes sont un peu justes (n’est-ce pas Benjamin…). Le groupe « pêche au toc » descend en aval du pont tandis qu’accompagné de Benjamin nous passons en amont pour une prospection à l’ultra léger.

La rivière s’écoule ici au fond d’une vallée constituée uniquement de prairies. Les nombreux arbres en rive ne facilitent pas la pêche mais en revanche offrent un nombre de caches impressionnant. Dans ce type de configuration la maîtrise du lancer sous la canne est de mise. Un lancer à plus de 7 ou 8m est un record. Aussi, nous expédions nos petites cuillères le long des bordures, des souches et des blocs. Les truites répondent présentent, mais malheureusement la taille reste plus que modeste.

En revanche, on se prend facilement au jeu car quasiment chaque poste offre son lot de touche. Ce qui prouve la bonne santé de la population. Il faudrait certainement revenir une fois le niveau redescendu un peu pour retrouver les belles en activité. Si la mouche semble difficile sur ce secteur, le toc, le lancer et le vairon sous la canne sont envisageables. Je reste persuadé que pendant les meilleures périodes la Druance réserve de très belles surprises.

L’autre équipe  trouve quelques écailles au toc, mais rien de sérieux.

Nous nous décidons donc à redescendre juste en aval du barrage de Pontécoulant. Classé en 1 ére catégorie, cette retenue favorise le réchauffement de la Druance et empêche les poissons de circuler librement. L’Agence de l’eau travaille en partenariat avec la communauté de commune de Condé sur Noireau pour supprimer cet ouvrage.

Un tout petit peu plus large, la Druance est aussi plus dégagée sur ce secteur. Nous allons toucher un peu moins de poissons, mais la taille augmente un tout petit peu. Les techniques et le matériel employé reste le même que sur l’amont. Un peu plus tard en saison ce secteur doit être un régal à prospecter à l’ultra-léger ou à la sauterelle.

Le matériel à prévoir :

Pour le toc : une canne de 3.90 ou de 4,5m permet de pêcher l’ensemble des secteurs prospectés dans la journée sans le moindre problème. Prévoir des bas de ligne en 14 ou 16 centièmes. Inutile de descendre davantage, l’eau n’est jamais translucide. Les hameçons iront du 6 au 12 en fonction des esches employées : vers de terre ou de terreau, teigne ou sauterelle.

Au leurre : en début de saison et pour des niveaux hauts, une canne de 2,4m à 3m en 5-15gr de puissance est préférable pour prospecter de l’amont vers l’aval. Un moulinet en taille 2000 ou 3000 garnit avec du 18centièmes vous met à l’abri des mauvaises surprises.

Au lancer léger ou ultra léger, une canne de 1,8m avec un moulinet en taille 2000 avec un fort ratio garnit en 16 ou 14 centième permet de pêcher le Noireau et la Druance sans le moindre problème.

La sélection de leurre doit se faire en fonction des débits. En effet ces corus d’eau, en particulier la Druance, connaissent des étiages assez marqués.

Les tailles de cuillères doivent être comprises entre 1 et 00. Si le argenté et le doré sont la base, n’oubliez surtout pas vos cuillères cuivrées dès que les niveaux sont bas.

Pour les poissons nageurs, des modèles coulants et supending  compris entre 35 et 6omm couvrent la plupart des situations. Les couleurs dorées, cuivrées qui imitent plus ou moins de jeunes truites ont fait leurs preuves.

A la mouche, une canne de 9 pieds soie de 4 ou 5 sera le bon compromis. Prévoyez une bonne petite sélection de sedges dans les tailles 14 et 12 dans les tons brun et gris. Quelques petits palmers viennent compléter la sélection pour pêcher les bordures et les courants le plus forts. Petite astuce : sur le Noireau insistez bien les courant de retour.

Quelle que soit la technique, des cuissardes ou les wadders sont indispensables.

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