Reportage n° 11 : Pêche sur l’Egrenne et la Sonce (61 et 50)

Pour cette première sortie de l’année nous vous emmenons à la découverte de l’Egrenne à la limite des départements de l’Orne et de la Manche dans le bocage Domfrontais. Emmanuel Hardelay récemment recruté à la Fédération du Calvados rejoint l’équipe habituelle constituée de Philippe, Benjamin, Damien et moi-même (Gaël).

Comme vous l’aurez certainement remarqué, ce début de saison a été froid, pluvieux, voire même très pluvieux. Pour ces raisons nous avons pratiqué sur la partie amont de la rivière afin de trouver quelques poissons malgré les conditions déplorables.

Secteur de l’Egrenne

Station n°1 : Beauchêne – Orne (61)

La première destination se trouve au niveau de Beauchêne sur l’AAPPMA de la Flérienne adhérente à l’EHGO. Nous formons deux équipes et partons de part et d’autre du pont de la D517.

Compte tenu des températures et des débits nous optons tous pour le toc. La rivière mesure ici entre 5 et 7m de largeur avec des profondeurs moyennes comprises entre 20 et 60cm. Cependant, si dans la partie amont et en aval du pont, la rivière est d’une largeur assez régulière, passé la première grande prairie en aval du pont, le cours d’eau prend ses aises et se met à méandrer fortement. Les radiers succèdent alors aux fosses toutes plus jolies les unes que les autres avec des profondeurs parfois supérieures à 1,3m. Le chevelu racinaire des saules, aulnes mais aussi des grands chênes qui poussent le long des berges offre des postes de tout premier ordre. L’eau généralement très claire s’écoule sur un fond couvert de cailloux dont la granulométrie est parfaite pour la reproduction.

L’Egrenne est d’ailleurs la rivière dans le département de l’Orne avec le meilleurs taux de recrutement. Les truites bien que très nombreuses sont ici très méfiantes. L’approche doit être soignée et la persévérance de mise. Les pics d’activités peuvent être très surprenants et livrer quantité de belles truites dans une rivière qui semblait vide. Tous les habitués de l’Egrenne s’accordent pour dire que les coups d’eau sont incontournables. Lors de notre sortie, les poissons se trouvaient dans les courants réguliers, relativement profonds. Aussi, il était possible de prospecter plusieurs postes sans touche, pour ensuite en prendre trois dans le même poste. L’ensemble de nos prises pour cette matinée mesurées entre 15 et 23cm. Seul Emmanuel perd un très joli poisson en cours de bagarre.

Ce secteur est agréable à pratiquer au toc au vers et à la teigne en début de saison mais également à la sauterelle en été. Prévoyez une bonne quantité d’esches car les petits poissons sont vraiment nombreux. Pour éviter les petites, le vairon et le poisson nageur permettent de sélectionner. En insistant dans les fosses et le long des racines creuses le vairon permet de surprendre de beaux poissons pouvant dépasser les 40cm.

Une fois l’étiage arrivé, l’Egrenne conserve un très bon niveau et devient très intéressante à pratiquer à la mouche et au lancer en pratiquant dans le cours d’eau. (Il est interdit de pêcher les pieds dans l’eau avant le 1er mai.) Approchez vraiment lentement, la fuite d’un poisson sur les grands radiers entraîne également la fuite de tous les autres placés en amont.

Station n°2 : Lonlay-Labbaye – Orne (61)

Nous redescendons ensuite plusieurs kilomètres en aval pour nous arrêter juste en amont de Lonlay Labbaye. Nous sommes alors sur l’AAPPMA de la Truite Domfrontaise, également adhérente à l’EHGO. La rivière s’élargie grâce à plusieurs affluents. Emmanuel et moi prenons nos cannes à leurre pour tenter pendant les heures un peu plus chaudes de prendre quelques poissons. L’autre équipe remonte un des ruisseaux au toc profitant des débits soutenus. Le ruisseau d’environ 3m de largeur descend rapidement au travers des prairies en passant régulièrement entre les rochers. Bénéficiant d’un pic d’activité nos pêcheurs au toc vont enchaîner les prises avec des poissons de 15 à 28cm dans un cadre magnifique.

L’Egrenne, ici plus large, nous livre pas mal de truites également mais la taille oscille une fois de plus entre 18 et 24cm. La rivière est encore plus large et plus profonde et les fosses plus marquées. Les nombreux arbres ne facilitent pas les lancers mais les truites sortent des branches baignantes pour intercepter nos poissons nageurs. Les deux équipes passent un très bon moment de pêche avec ces truites caractéristiques au ventre doré et aux petits points rouge vif très nombreux. A noter que plus on se rapproche de Lonlay, plus la rivière devient profonde et le courant ralentit. C’est un excellent secteur pour ceux qui recherchent principalement les beaux poissons.

Secteur de la Sonce

Station n°1 : La Sonce – Manche (50)

Nous quittons ensuite le département de l’Orne pour la Manche. Quinze petites minutes de voiture et nous arrivons sur la Sonce en amont du célèbre site touristique de la Fosse Arthour sur la D134. Cet espace naturel sensible du Conseil Général de la Manche au cœur des bois offre de belles balades avec les supports pédagogiques qui vont de paire. Pour les familles, un petit bar restaurant se trouve au pied même de la fosse, il permet de tout concilier.

Pour ce qui est de la rivière, la Sonce mesure ici entre 3,5 et 6m de large. Un courant régulier d’une profondeur moyenne de 10 à 50cm, et assez vif coule sur des cailloux de gros diamètre. Une fois passé le champ en amont du pont, les bois bordent le cours d’eau. Il convient alors au pêcheur de choisir le côté le plus facile pour circuler en fonction de la densité de la végétation. Même si les débits étaient forts lors de la sortie, il n’en demeure pas moins que l’eau était très claire. Là encore la discrétion est de mise. A plus forte raison que les postes sont parfois constitués par de simples cailloux au milieu de la veine d’eau principale. L’option de l’amont semble être la meilleure car nous toucherons pas mal de poissons alors qu’en aval le secteur se révèle peu accessible et les rares postes praticables n’ont pas donné la moindre touche.

De notre côté la progression se faisant de l’aval vers l’amont, nous avons opté pour le toc, mais le vairon pourrait convenir. Une grande canne permet d’aborder les postes, gros cailloux, petites chutes d’eau et racines, avec le recul nécessaire. En revanche, le secteur s’adresse tout de même à des pêcheurs avertis car la progression se fait parfois dans un milieu fermé. La présence de beaux poissons, comme en atteste celle d’une trentaine de centimètre prise et une autre ratée confirme que, passé le 1er mai, cette petite rivière peut offrir un terrain de jeu magnifique pour le lancer ultraléger en progressant les pieds dans l’eau à remonter. Les petites cuillères n°0 sont alors de rigueur. La situation ombragée du cours d’eau en fait une merveilleuse destination pour les après midi de forte chaleur en particulier par temps orageux.

La fiche matériel :

Pour les trois destinations :

Le matériel toc est constitué d’une canne de 3,9m à 4,5m. Prévoir une action type anglaise pour prendre du plaisir sur l’ensemble des prises. Avec un moulinet garnit en 16 ou 18centièmes. Les bas de lignes en 16 ou 14 centièmes font parfaitement l’affaire. Les hameçons sont à adaptés en fonction  de la taille des esches.

Pour la canne à vairon ou au poisson nageur, prévoir une longueur comprise entre 3 et 3,6m. Une puissance d’environ 5-20gr convient parfaitement. Le moulinet peut être garnit en 18 ou 20 centièmes pour aller dénicher les poissons dans les branches.

A la belle saison une canne mouche entre 7,6 et 9 pieds en soie 3-4 fait parfaitement l’affaire. En juin les grandes éphémères font sortir des très grosses truites de leur repaire, dans le cas contraire les sedges prennent le relais.

Pour l’ultra léger une canne de 1,8 à 2,10m permet des longs lancers sous la main sans se faire repérer. La ligne est montée en 14centièmes directement. Sur l’Egrenne comme sur la Sonce prévoir un moulinet avec un ratio assez élevé pour pêcher à descendre le courant sans trop souffrir. Prévoir des cuillères en 0 et 00 dorées et cuivrées. Quelques petits poissons nageur coloris truitelle en 3 ou 4cm peuvent créer la surprise tôt le matin.

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